Vertus, où êtes-vous ?

 

Il faudrait idéalement que nos gouvernants, et tous ceux qui décident pour les autres, aient comme premier souci, face à chaque difficulté, à chaque problème, de proposer la solution la meilleure pour tout le monde. L’effort de  connaissance et de clairvoyance nécessaires à faire le  meilleur choix est une vertu qui s’appelle la vertu de Prudence. (Du latin prudentia)

Encore  faudrait-il pour cela  que chacun, du plus puissant au plus petit, possède la capacité de faire  la  juste part des choses, de ne pas favoriser ou défavoriser sans  juste  raison, l’un par rapport à l’autre. Connaître et choisir le juste est une autre vertu qui s’appelle la Justice. (Du latin justitia)

Bien, mais  pour mettre réellement ces vertus en application, non seulement en privé mais dans la gestion de la chose publique, au risque de ne pas  être populaire, il faut avoir une  fameuse force de caractère. Cette vertu-là s’appelle justement la Force. (Du latin fortitia)

Enfin il  faut  encore, dans ce pouvoir de conduire les choses, ne jamais se laisser aller à en abuser, à en profiter pour soi, pour son propre égo ou son plaisir du moment en oubliant le Bien Commun. Celle-ci, qui évite de gâcher les autres vertus, s’appelle la Tempérance. (Du latin temperantia)

Le lecteur me pardonnera  le  ton professoral que j’adopte ici pour énoncer ces évidences frappées au coin du bon sens. Mais j’entends déjà les cris de  nos progressistes : « Quoi, comment,  vous y revenez encore, c’est un retour à l’ordre moral que vous voulez ! » (1)

Ce qui me frappe surtout ici c’est que  ces vertus, (que l’Eglise catholique appelle les vertus « cardinales », c’est-à-dire celles qui doivent être la charnière de notre conduite et de l’organisation de notre société)  ces vertus, dis-je, sont vues comme du pur bon sens par les bonnes gens qui forment la toute grande majorité de nos concitoyens et qui sont loin d’être des  intégristes sectaires. Et malgré ça, ces vertus semblent invisibles à nos dirigeants quand elles  ne sont pas raillées par les médias qui dominent l’information et par les  cyniques ricaneurs qui s’y autoproclament « artistes » comiques.

Certains diront que j’exagère, alors je ne prendrai qu’un seul exemple qui est d’une actualité brulante : La proposition actuellement en passe d’être votée qui libère totalement l’avortement.

Cette proposition autorise explicitement (excusez-moi pour la cruauté des termes) la femme enceinte à faire introduire dans son utérus, une pince chirurgicale et  y faire écraser, y faire broyer, par un médecin (?) la tête (de +- 4cm) de l’enfant qu’elle porte (et qui est presque viable) avant de le déchiqueter afin de le « faire  passer ». Et cette monstruosité est défendue, tenez-vous bien, comme un « droit de la femme » par une majorité de parlementaires ! Et quand vous lirez ce billet, cette horreur insupportable fera peut-être partie des « lois du peuple belge », c’est-à-dire de nos règles de vie (de vie, vous lisez bien !)

Pouvez-vous me dire où sont la prudence et la justice dans ce meurtre qu’ils veulent légaliser ? Même si je crois que peu de belges ont pris conscience de ce que signifie cette loi, je constate avec une immense désolation qu’elle risque de passer dans une dramatique  indifférence. C’est cette indifférence qui nous montre la distance sidérale qui sépare aujourd’hui la théorique bonne volonté majoritaire  de nos concitoyens  de la réalité proprement démoniaque dans laquelle chavire  notre société.

Je suppose que je ne dois rien ajouter pour vous convaincre que, loin d’un « ordre moral », c’est au retour urgent à un minimum de vertu que je vous convie, afin de retrouver une gestion acceptable de la cité, une « politique » tout simplement digne du noble service qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être.

 

  • Réaction d’Elio Di Rupo lui-même, il y a  quelques années, dans une interview télévisée où je ne sais plus qui avait osé prononcer le mot vertu !

 

 

 

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