Après les avoir observées avec toujours autant d’amusement malgré leurs résultats désespérants, nous voudrions essayer de tirer certaines leçons des élections que viennent de connaître nos grands voisins français.
Jamais sans doute il ne nous aura été donné d’observer un contraste aussi clair entre une impressionnante volonté de convaincre d’une part et, d’autre part, une machine à séduire pour mieux vendre un programme construit comme un « soft drink » à la conquête du marché électoral.
Certes nous pouvons comprendre tous ceux dont le style de Nicolas Sarkozy heurtait l’éducation, la culture et le goût, mais nul ne peut lui contester une énergie imbattable dès qu’il s’agit de la défense de ses choix pour la France.
Face à lui, incapable de formuler une phrase d’un seul trait, Monsieur Hollande semblait plutôt fonctionner sur des piles en bout de course. Et pourtant c’est François Hollande qui a été élu et, dans sa foulée volontairement quelconque, son programme a valu à son camp une large majorité de sièges.
En d’autres mots, face aux préventions sévères et parfois grossières de celui qui les mettait en garde contre l’obésité et les carries dentaires, les Français ont choisi le gentil monsieur, ses promesses sucrées et ses montagnes de bonbons roses.
Nous sommes donc bien obligés d’observer qu’entre conviction et séduction, la démocratie a fait le choix de la faiblesse.
Monsieur Hollande est sans doute le premier président de France élu par une méthode purement et froidement marketing (qui l’a même forcé, pour peaufiner son image, à perdre un bon nombre de kilos). Monsieur Hollande a fait de fort belles études et ne semble pas manquer d’esprit, et ses petits camarades non plus. Il sait donc très bien, comme le savent parfaitement ceux qui le lui ont écrit, que son programme économique et social est impossible à financer. Mais il sait aussi, comme chacun le sait, que cela n’a aucune importance car un programme « marketing » comme celui-là, n’a pas à sauver la France, il n’a qu’à séduire les Français l’espace d’un scrutin, et c’est bien différent.
On peut ici regretter l’absence de critique d’une presse largement complice. On aurait rêvé d’un journaliste impertinent qui aurait osé : « OK M. Hollande ça c’est votre programme de façade, mais vous savez pertinemment, comme nous le savons tous, que vous ne pourrez pas le mettre en œuvre. Alors maintenant, pour une fois, pouvez-vous dire aux Français ce que vous allez faire si vous êtes élu ? »
A ce sujet, une partie de la réponse nous inquiète au plus haut point car, devant le mur des réalités économiques et sociales, la nouvelle majorité va vouloir montrer qu’elle existe. Elle va donc chercher des mesures spectaculaires mais dans des domaines qui ne coûtent rien. Suivez mon regard : nous risquons fort d’assister, exactement comme ce fut le cas désastreux de l’Espagne momentanément tombée à gauche, à une avalanche de nouvelles dispositions dans les matières éthiques comme l’euthanasie, le mariage et l’adoption par les homosexuels etc.
Rarement nous aura été donné de constater avec autant de clarté que le « Bien commun » a des exigences sévères qui ne cohabitent pas facilement avec les besoins de séduction du marketing politique. En matière électorale la volonté de convaincre par l’argumentation est souvent battue par le cynisme des mensonges séducteurs. La faiblesse humaine est le talon d’Achille de la démocratie, car c’est au mensonge qu’elle donne raison et aux convictions qu’elle reste sourde.
Face à ce constat certains sont tentés de douter de la démocratie, d’autres la driblent avec un cynisme éhonté. Je préfère ceux qui travaillent à corriger nos faiblesses.
Pascal de Roubaix.
my ados blog
Hey. I ran across your weblog the actual in the search engines. This is a good article. I am going to ensure that you take a note of the idea and also come back to learn more of your helpful tips. Appreciate the actual publish. I willundoubtedly go back.
Eric de Burbure de Wesembeek
Je suis totalement sur la même longueur d’ondes.
Je suis persuadé également que notre pays aussi va devoir payé la grosse facture qui sera le résultat d’une vie au dessus de nos moyens avec une mentalité on ne peut plus irresponsable, hypocrite et égocentrique, et finalement tous le monde se dira “comment est-ce possible que tout cela nous arrive?”
de hemptinne
Bonjour,
J’étais aussi déjà convaincue, sans être aussi douée pour m’exprimer. Bravo!
A quelle sauce seront mangés les français qui ont voté pour Hollande! Une sauce au goût aigre mais ils l’auront faite eux-mêmes! Oh esprit critique…quand reviendras-tu…?
Fernand S
Un changement de stratégie, y compris au niveau européen, ne me semble pas exclu. D’une politique de rigueur budgétaire, nous pourrions passer à une période de dépenses accrues. Cela peut marcher quand cela suscite une importante augmentation de la croissance qui permet de couvrir les dépenses.
La politique keynésienne a fait ses preuves, notamment durant la période de l’après guerre. Mais, cela ne marche probablement pas toujours. Si les dépenses accrues ne produisent pas la croissance escomptée, cela va faire mal, très mal.
Quelques questions pourraient retenir notre attention :
– La course à la croissance peut-elle se poursuivre à l’infini ?
– Quand les politiques keynésiennes marchent-elle et quand ne marchent-elles pas ?
– Si ça ne marche pas, que va-t-il se passer ?
Hélène de l'Estourbeillon (de France)
tout à fait d’accord avec votre analyse mais je peux aussi ajouter que les 20% des Français de droite ayant votés pour Marine Le Pen ne sont pas, à cause entre autre du mode de scrutin des legislatives, représentés ! comme vous le dites la droite a malheureusement “joué” le jeu de la division ce qui, comme chacun sait, ne favorise pas l’election !
nous restons néanmoins vigilants sur le programme réel de Flamby : qui n’est pas la France évidemment mais tout ce qui touche au coeur de nos valeurs chrétiennes : euthanasie, homosexualité, (pourquoi pas polygamie), éducation obligatoire de plus en plus jeune pour formater de “parfaits citoyens”, mais aussi fiscalité dirigée essentiellement vers les “riches” exécrés, par l’ISF, les impots délirants sur les héritages, …etc…
Belle France en cinq petites années on va te mettre à genoux mais pas pour prier malheureusement !
et pendant ce temps : RSA, alloc, RMI, naturlisations, financement de mosquées et “directives” en faveur des musulmans comme à Lille ….
Mais il faut garder courage avec Sainte Jeanne d’Arc : “Messire Dieu Premier Servi” et Ultreïa
Hélène de l’Estourbeillon
Alexandre
D’un certain côté la victoire de la gauche est une bonne chose. Face à crise économique à venir, nous verrons quelles seront les solutions de la gauche. Soit les solutions seront dures et impopulaires, ce qui ne fera pas plaisir aux Français, soit elle seront molles et laxistes, ce qui ne bénéficiera pas aux Français non plus. En manoeuvrant de manière ordonnée, la droite pourrait facilement emporter les prochaines élections.
ET puis, si les certains réfugiés fiscaux français viennent se domicilier en Belgique, ce n’est pas pour me déplaire. Mais certains iront plus loin.
André Raeymaeker
“Tu l’as voulu; Georges Dandin !…” Du temps où ma France avait encore la t^te plus ou moins sur les épaules, cette farce faisait rire Aujourd’hui, on voit un peuple de dindons se dandiner à l’image d’un “Chef d’l’Etat” à sa mesure.
Foin de longues analyses… Lisez cette fable !
LE RENARD ET LES POULETS D’INDE
Contre les assauts d’un renard
Un arbre à des dindons servait de citadelle.
Le perfide ayant fait tout le tour du rempart,
Et vu chacun en sentinelle,
S’écria : “Quoi ces gens se moqueront de moi !
Eux seuls seront exempts de la commune loi !
Non, par tous les Dieux, non ! “Il accomplit son dire.
La lune, alors luisant, semblait, contre le Sire,
Vouloir favoriser la dindonnière gent (1).
Lui qui n’était novice au métier d’assiégeant
Eut recours à son sac de ruses scélérates,
Feignit vouloir gravir, se guinda sur ses pattes,
Puis contrefit le mort, puis le ressuscité.
Harlequin n’eût exécuté
Tant de différents personnages :
Il élevait sa queue, il la faisait briller,
Et cent mille autres badinages.
Pendant quoi nul Dindon n’eût osé sommeiller :
L’ennemi les lassait en leur tenant la vue
Sur même objet toujours tendue.
Les pauvres gens étant à la longue éblouis
Toujours il en tombait quelqu’un : autant de pris,
Autant de mis à part ; près de moitié succombe.
Le Compagnon les porte en son garde-manger.
Le trop d’attention qu’on a pour le danger
Fait le plus souvent qu’on y tombe.
Faut-il traduire , en termes de “pouvoir d’achat” et d'”obsession sécuritaire” ?
Patricia
M. de Roubaix, vous dites que “nul ne peut contester [à Nicolas Sárközy] une énergie imbattable dès qu’il s’agit de la défense de ses choix pour la France”. Certes, on ne peut lui contester son énergie dans la défense de ses choix… mais on peut parfaitement contester ses choix; et on ne voit pas comment l’énergie mise au service de mauvais choix donnerait de bons résultats. M. Sárközy était une calamité pas seulement sur la forme mais aussi sur le fond. Il a eu ce qu’il méritait et les Français ont élu une autre calamité. N’essayer pas de nous faire regretter Nicolas Sárközy simplement parce que François Hollande est calamiteux. Au second tour, les avaient le choix entre deux calamités.
Serge de Faestraets
Je ne pense pas que tant de gens se soient laissés convaincre avec enthousiasme par des promesses sucrées.
Monsieur Sarkozy était donné battu à peu près contre tout le monde, n’est-il pas un peu simple de croire que quand quelqu’un est aussi clairement annoncé battu quel que soit son adversaire, c’est nécessairement parce qu’il a été courageux donc impopulaire ?
Voilà de bonnes vieilles recettes : vainqueurs et vaincus les resserviront encore dans 1000 ans, si l’on vote encore. Y compris celle de la presse unanime à la solde du vainqueur (“aux ordres de l’intelligentsia de gauche” dans un cas, ou “complice du grand capital” de l’autre, selon le rôle à jouer).
de Salle Philippe
Ok, d’accord avec votre analyse mais j’étais déjà convaincu avant votre courrier; bien cordialment.philippe de Salle
Françoise Le Borne
En fait, le vaudeville électoral auquel nous venons d’assister est une perle du genre !
Il a d’abord fallu que tombe celui qui s’occupait trop des femmes, pour faire place à celui qui a tant de problèmes avec les siennes …
Puis, dans une France très majoritairement de droite, il a fallu que les alliés naturels de l’UMP fassent chacun une crise d’égo, pour entrainer leurs électeurs vers une gauche qu’ils prétendaient combattre. Descartes est bien mort !
On a donc sorti du chapeau de prestidigitateur un personnage falot et sucré, qui gonfle comiquement ses pectoraux quand ses conseillers RP le lui demandent. Voici donc une minorité “majoritaire” qui a toutes les cartes en main, et va d’autant plus gâter ses électeurs qu’il n’esrt plus question de démocratie (le souhait de la majorité), mais d’ochlocratie, déjà définie par Platon comme le risque majeur des sociétés démocratiques.
Comme vous le dites très bien, et vu le contrôle attentif de l’UE, l’opération de séduction s’est trouvée devant le mur européen, quand il s’est agi de demander une mutualisation des dettes qui devaient permettre à la France d’encore et toujours faire la fête. Il va donc falloir séduire, inlassablement, avec des gadets sans valeur, des priorités d’emplois aux travestis,
des diplômes sans examens, des délinquants sans peines, des postes de travail sans utilité autre que de plomber les entreprises …
Le suspense n’en est pas moins réel, restez à l’écoute : la dette française va s’enfoncer, l’UE (et non Mme Merkel toute seule) va très mal le prendre, et les niais qui avaient cru au paradis rose risquent bien de ne pas attendre la fin du quinquennat pour crier à la haute trahison ! 🙂
Amicalement,