Pour un retour de l’Etat… dans son lit !

n° 10 le 20 janvier 2010

Pour un RETOUR DE L’ETAT… dans son lit !

Nous avons récemment pleuré de rire (plutôt que de désespoir) en apprenant que Madame Laanan, lisant une sorte de discours inaugural, a corrigé spontanément dans son texte le nom de l’empereur « Septime Sévère » en… « 7ème sévère ».  On nous jure que c’est authentique. Notre jeune « Ministre de la Culture » n’a jamais entendu ce nom bizarre de « Septime Sévère » et elle corrige donc ce qu’elle croit n’être qu’une faute de frappe de son nègre.  C’est atterrant, mais mettez-vous à la place de cette jeune personne issue de l’immigration, les empereurs romains…c’est pas son trip !

Ce qui est plus navrant encore que ces abysses d’inculture, c’est que, devant prononcer un discours au sujet de ce terrible empereur, le « ministre de la culture française » ne prend même pas la peine de préparer quoi que ce soit, ne fût-ce que quelques fiches prémâchées par son cabinet. Non. Ce petit incident nous prouve, au-delà de son ignorance crasse, un « jemenfoutisme » absolu pour ce qui concerne la civilisation gréco-romaine en général et pour son public du jour en particulier.

Bref, tout ceci nous pousse à nous poser la question première : que vient faire un ministre dans le jardin des arts ?

Autre incident significatif et récent : l’ahurissante et menaçante sortie de Madame Marc Uytendaele à l’annonce de l’heureuse nomination de Monseigneur Léonard comme archevêque de Malines-Bruxelles. Ici on n’est plus dans l’inculture primaire mais plutôt dans l’outrecuidance de même acabit.

Ici la politicienne ne prouve pas son mépris de notre culture, elle dévoile son despotisme philosophique : le matérialisme et l’hédonisme obligatoires, sous le masque de la neutralité ; une neutralité imposée à tous comme un principe démocratique incontournable. Ici il ne s’agit pas d’une intervention maladroite dans le domaine de la culture mais plutôt d’une ingérence outrageuse du politique dans le domaine religieux et philosophique.

Quand Jésus a eu cette réponse, proprement révolutionnaire, instaurant  la séparation des pouvoirs temporel et spirituel, après avoir conseillé de rendre à César ce qui était à César, il a bien précisé : « et à Dieu ce qui est à Dieu ». Si l’Eglise ne doit pas agir en politique, il est tout aussi clair que le politique n’a rien à dire en matière de religion, de foi, de philosophie et de morale. Il est plus que temps que chez Laurette et ses petits camarades on se réimprime ce principe essentiel dans les schémas mentaux.

Ces deux exemples récents paraissent fort éloignés l’un de l’autre, mais ils touchent tous deux  à ce qu’il faut appeler les limites du rôle de l’Etat.  Hors de son domaine, le pouvoir public ne devrait tout simplement pas avoir la capacité d’agir. En principe il ne l’a évidemment pas, mais depuis à peu près un siècle, depuis que la conception socialiste du pouvoir a progressivement contaminé tous les esprits, il se l’arroge dans un nombre de secteurs de plus en plus large.

Nous en sommes ainsi arrivés ce jour à ce que les mentalités n’éprouvent même plus le besoin de se poser la question de la justification de la présence du pouvoir public dans une infinité de secteurs. Partout où la rage administrative veut intervenir, elle intervient sans se préoccuper du bien fondé de sa démarche.

Le principal tort que le mouvement écolo aura fait à notre système aura d’ailleurs été d’ouvrir, cette fois sans limite, les portes de nos vies à l’intervention chaque jour plus étouffante de l’Etat ou d’une de ses tentacules.

Ici, nul besoin de donner des exemples, vous en avez déjà tous en tête et à foison, mais remarquons que s’ajoute maintenant à l’interventionnisme, une pression de type moral sur le citoyen. Si vous suivez les préceptes du culte vert, vous faites le bien, sinon, gare à l’enfer que vous fera l’administration.

Tout ceci pour dire que changer de cap ne sera pas chose aisée et pourtant nous pensons que c’est une des voies de réforme urgente et essentielle.

Il faut canaliser les berges du fleuve de l’Etat afin d’éviter ses débordements incessants.

Il n’est d’ailleurs pas si difficile de situer la frontière entre les domaines du public et du privé. Depuis déjà une génération la politique s’est préoccupée de ce qu’elle appelle curieusement les « matières personnalisables ». Nous croyons que là, précisément, se trouve une frontière du domaine public et qu’il est temps  la faire respecter afin qu’il cesse d’inonder tout le champ du « personnalisable ».

La crise que nous traversons provoque une certaine décrue, ne faudrait-il pas en profiter pour remettre le fleuve de l’Etat dans son lit ?

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