
En mai 68 j’ai eu 21 ans, l’âge adulte à cette époque plus réaliste que la-nôtre, et étudiant (en droit qui plus était) j’ai donc vécu « les événements » de fort près. Oserais-je vous avouer qu’à l’époque déjà, nos revendications tenaient plus de la franche rigolade que du combat pour notre survie, et que notre contestation ne faisait en vérité que mimer les élucubrations virulentes des néo-trotskistes qui tenaient la Sorbonne à Paris.
Et pourtant, malgré ce manque évident de cause vraie et profonde, malgré l’absence objective de motif de sa condamnation, tout le fonctionnement social de l’époque fut accusé, et condamné sans autre jugement. Le feu vert fut alors donné à une course éperdue vers la permissivité, la facilité et le confort dans tous les domaines. Toute autorité devint suspecte, le patriotisme fut ringardisé et les vertus ridiculisées. La propriété privée tout comme la famille ont vu détruire systématiquement, une à une, leur protections légales, avant que la vie humaine elle-même, et horriblement celle des plus faibles, ne connaisse le même sort. J’ai vu ma génération se déchristianiser éperdument jusqu’aux églises clairsemées d’aujourd’hui. Et le politique embraya évidemment, en s’endettant sans mesure dans les choix économiques catastrophiques et la fiscalité spoliatrice que l’on sait, en démembrant notre pays, en réduisant nos libertés et notre bon régime de monarchie constitutionnelle à une oligarchie particratique qui en est arrivé progressivement à intervenir dans tous les domaines, même les plus privés, de la vie des citoyens.
Vous me direz ce que vous voudrez, mais il sera difficile de me faire admettre que nos chahuts contestataires de mai 68 furent la cause initiale du foutoir sociétal d’aujourd’hui et que tout est parti d’une « conscience sociale exacerbée » de la jeunesse de l’époque. Non ! Cent fois non ! La jeunesse de l’époque, la mienne, pas plus que celle d’aujourd’hui, n’avait de conscience politique réellement fondée. Nous répétions, amusés de notre propre audace, les slogans que nous soufflaient quelques idéologues à visages mal découverts et le fait que le feu ait pris durant quelques semaines (principalement à Paris et Nanterre) servit de référence utile à ceux qui voulaient provoquer les évolutions que nous avons très malheureusement connues.
Ne croyez-vous pas que, mutatis mutandis, il se passe la même chose aujourd’hui ? Sauf que ce ne sont plus quelques intellos idéologues malsains qui vous endoctrinent vous, « les jeunes », comme l’ensemble de la société, mais bien l’air du temps soufflé jour après jour, mois après mois, année après année, par les médias stipendiés et tout ce qui leur fait écho. Vous remarquez quand-même bien que vous ne pouvez plus allumer une tv, ni ouvrir un journal ni même voir une publicité, sans que le bio machin, l’obligatoirement durable ou l’écologisme compulsif n’y soit mis en exergue. Et ça n’éveille pas votre esprit critique ? Il ne vous surprend pas qu’aujourd’hui, vous qui vivez en parfait petits bourgeois consommateurs, vous descendez dans la rue, tout fiers de brosser les cours, pour dénoncer votre propre manière de vivre ? Et que vous recevez la bénédiction de toute une partie du corps enseignant, et même de certaines autorités qui vivent la même contradiction ?
Je ne suis pas un scientifique, loin de là, mais j’ai appris à me méfier comme de la peste des discours dominants surtout quand ils sont à ce points omniprésents. J’essaye donc, en honnête observateur critique, de m’en tenir aux faits et aux questions qu’ils me posent. Passons- en quelques-uns en revue rapidement, si vous voulez bien.
- Ce climat qui vous passionne tant, n’est-il pas un phénomène aléatoire par nature (si j’ose dire !) ? Depuis le temps qu’il l’observe, c’est-à-dire depuis la plus haute antiquité, ne croyez-vous pas que l’homme aurait déjà établi ses règles de fonctionnement, s’il en avait ?
- Ne trouvez-vous pas surprenant qu’on dénonce soudain par des jugements « scientifiques », notre activité humaine comme grande coupable des évolutions ou des soubresauts du climat qui paraissent pourtant parfaitement aléatoires ?
- Aux époques antérieures, alors que l’activité humaine était beaucoup moins importante et infiniment moins polluante, mais que le climat bougeait tout autant, …quelle en était la cause ?
- Si la combustion des carburants fossiles est un tel crime, comment justifier qu’on n’interdise pas en priorité absolue ces énormes navires qui polluent des milliers de fois plus (par combustion géante des fossiles les plus lourds) que l’ensemble du parc automobile mondial ?
- Comment justifier par contre de « forcer » les propriétaires de voiture diesel à passer au moteur électrique dont la fabrication a un coût écologique incomparablement plus grave ? Qui pousse à ces aberrations ?
- M’expliquera-t-on pourquoi, dès qu’est abordé un problème d’une pollution réelle et franchement catastrophique, comme les plastiques qui envahissent les océans par exemple, dont nous sommes responsables et contre laquelle nous avons la possibilité de lutter réellement, intervient immanquablement, en détournant la question, ce fichu réchauffement climatique contre lequel nous ne pouvons sans doute rien ? Cette confusion organisée entre pollution et climat n’est-t-elle pas voulue ? Et dans l’intérêt de qui ?
- Je suis également frappé, comme beaucoup d’autres, par le fait que le GIEC se targue de la qualité purement scientifique, sans discussion possible, de ses recommandations, alors que le GIEC est un organisme statutairement politique. Il met par ailleurs, systématiquement en exergue les fourchettes les plus catastrophistes des rapports scientifiques nettement plus nuancés qui lui sont faits. Pourquoi cette volonté de favoriser toujours l’extrême et non la nuance prudente ?
- Je constate aussi que les alertes apocalyptiques qui ont fait, pour ne prendre que cet exemple, la fortune de M. Al Gore (prix Nobel en 2007 !) ne se sont pas produites. Et que personne ne semble oser pour autant mettre ses analyses en doute. Pourquoi ?
- Je vois enfin qu’il est strictement interdit par l’air du temps, sous peine d’anathème immédiat et définitif, de dire une vérité : que la communauté scientifique est très loin d’être unanime sur les causes humaines d’un réchauffement climatique. Curieux, non, une évidence qu’il est interdit de faire remarquer ? !
Une chose est d’ailleurs certaine, c’est que ce billet va être jugé, sans appel, comme celui d’un vieil extrémiste déçu de la politique, conservateur et ignare, qui a, en plus, l’impudence de morigéner notre glorieuse jeunesse.
Bon, ne vous en faites pas trop pour moi; j’en ai vu d’autres et je n’ai, moi, aucun intérêt à la cause si ce n’est celui de la recherche de la vérité.
Mais, de grâce, posez-vous ces quelques questions et, si vous ne pouvez pas y répondre, demandez-vous honnêtement s’il est toujours aussi urgent de manifester pour le culte du climat, plutôt que de pratiquer celui de la vérité.
Certes vous êtes libres, mais, sans vérité, que reste-t-il de votre liberté ?