
Mes souvenirs ne sont plus tout à fait précis, mais, dans la formation que j’ai reçue pour devenir officier, il me semble qu’on nous enseignait un principe fondamental : celui de l’appréciation de la menace et donc la meilleure connaissance possible de l’ennemi ; et ceci depuis le haut commandement jusqu’à la section et les hommes sur le terrain.
« Si vous ne connaissez pas votre ennemi, la nature de ses forces et de sa situation, vous avez déjà perdu le combat ! » martelait notre instructeur. Or, pour la première fois depuis ma jeunesse, les autorités de mon pays me disent que nous sommes en état de guerre.
Ah bon ! ? Et contre qui ?
Là le ton change et « on » nous explique à longueur d’émission (et quelle longueur !) qu’en fait « on » ne sait pas très bien. Il s’agit certes d’un virus mais un virus particulièrement retors. Mais d’où vient-il ? Que fait-il et où va-t-il ? Est-il dangereux, comment et pour qui ?
Les états-majors restent vagues et fort divisés sur ces questions mais décident, un peu en panique, des « bombardements massifs » : ils confinent les citoyens en fermant les yeux sur les dégâts collatéraux qui sont extrêmes: massacres dans les maisons de repos, faillites en cascade, flicage des populations, atteintes graves à la déontologie médicale, tout comme aux libertés qui fondent notre vivre ensemble : libertés d’association, d’enseignement et de culte, liberté de circulation.
Après un temps d’accalmie (dont les causes ne sont pas prouvées) cet insupportable virus ressort du bois et, même s’il est moins létal, il semble au moins aussi contagieux qu’au printemps. Et la panique reprend le dessus dans les esprits de beaucoup de dirigeants. Mais cette fois, on nous passe massivement le message que c’est à nous, la troupe sur le terrain, à « prendre nos responsabilités » et à gagner le combat par nos propres moyens.
OK ! Ce n’est pas trop tôt, mais nous devons d’abord savoir à qui nous avons affaire. (Connaître l’ennemi !)
C’est quoi ce virus ? Quelle est sa dangerosité à ce jour ? Comment apparait-il ? Comment se reproduit-il ? Comment se déplace-t-il ? Comment, pourquoi et quand meurt-il ?
La responsabilité première des « scientifiques » est de nous répondre enfin clairement à ces questions et des autorités à veiller à la parfaite diffusion de cette information auprès de tous.
Enfin, si « on » veut que nous prenions « nos responsabilités » il faut nous les laisser, et pas nous asséner en même temps des restrictions absurdes comme, par exemple à Bruxelles, le port obligatoire généralisé du masque en extérieur, ou des demi-mesures de confinement qui sont autant de blessures à une population qu’on prétend vouloir responsabiliser!
Et je terminerai par ce qui m’a fait le plus mal ces derniers mois : voir les autorités de l’Eglise de Belgique, inhibées par je ne sais quel démon, passer totalement à côté de leur responsabilité morale essentielle en ces moments humainement dramatiques pour les plus faibles parmi nous.