EXTREMISME !  Puis-je me répéter ?

Après avoir tenu une tribune hebdomadaire durant 24 ans dans un journal aujourd’hui disparu, je réalise que mes propos d’hier seraient insupportables aux esprits du jour, formatés par l’air du temps. Je vais donc me répéter.

                           Le simple fait d’effleurer les sujets que j’abordais alors sans retenue, allumerait aujourd’hui tous les voyants rouges, dénoncerait sans appel la noirceur nauséabonde de ma pensée et clôturerait mon procès, avant même de l’avoir ouvert, par la sentence infamante entre toutes : « extrême droite ».

Car aujourd’hui, défendre la Monarchie, sortir son drapeau ou, pire encore, utiliser pour la Belgique le mot « Patrie » et se dire fier d’elle, c’est déjà sérieusement éveiller les soupçons.

Critiquer, en plus, le monde politique en faisant remarquer que notre démocratie s’est effacée derrière une nouvelle oligarchie particratique, dénoncer sa diarrhée réglementariste, les spoliations fiscales et parafiscales auxquelles elle se livre, sans parler de la politisation endémique, des abus syndicaux, ou du lamentable spectacle de la corruption, c’est évidemment faire preuve d’un tempérament bien bas qui ne supporte pas les « contraintes de la démocratie ».

Si, au-delà de ces vilains penchants, vous avez au fond de vous comme une sourde angoisse face à la montée sanglante d’un Islam borné, et que vous avez la naïveté de vous en ouvrir aux autres, là votre cas s’aggrave ; vous dépassez les bornes.

Mais si, à ces tendances honteuses, vous ajoutez votre manque de goût pour les indécences jubilatoires des revendications de certains lobbys LGBTetc., et si vous ne pouvez pas concevoir votre liberté sans références infantiles à de prétendues « valeurs universelles » aussi dépassées que le sens de l’effort ou du sacrifice, la fidélité, la vertu, l’autorité parentale, la famille, la vie, etc., si vous n’avez pas encore intégré que rien n’est plus relatif que le bien ou le mal, vous êtes probablement irrécupérables.

Maintenant, si vous avez l’outrecuidance d’ajouter à votre dépravation personnelle, la moindre sympathie pour les préceptes castrateurs de l’Eglise catholique et des dangereux séniles qui la dirigent, là, vous vous rendez complice de sa morale criminelle et de son influence délétère sur notre humanité.

Eh bien, oui ! 

Voilà une complicité multiforme que non seulement j’avoue, mais que je revendique avec enthousiasme.

Je me veux ami de tous ces gens bizarres qui croient que la Belgique en vaut la peine et qui voient la monarchie constitutionnelle comme le plus génialement démocratique des régimes, qui en sont fiers et voudraient la restaurer en y inscrivant le principe de subsidiarité pour donner la priorité au plus local sur le plus lointain. Et qui détestent les sous-nationalismes imbéciles qui lui ont fait, lui font et lui feront encore, sans doute, tant de tort.

Je rêve d’un pays où le pouvoir public retrouve son noble et austère rôle d’arbitre, et qui évite les moindres entraves administratives comme les règlementations abusives qui entravent l’entreprise et briment la liberté de chaque citoyen.

Un pays aussi où l’argent soit remis sévèrement dans son rôle d’outil et non de but, car là où l’argent devient le but, l’économie devient mensonge et la liberté de marché perd son âme.

Je vois une démocratie plus directe et protégée des appareils irresponsables des partis qui ne contrôleraient donc plus les élections et ne se partageraient plus les nominations, comme les subsides injustifiables, les prébendes et les honneurs.

Je suis, plus que tout, attaché à la liberté responsable de la personne humaine qui veut combattre sur tous les fronts, tout mécanisme social, tout relativisme moral, mais aussi tout endoctrinement mental, fusse-t-il à prétexte religieux, qui détruit la responsabilité autonome de chacun.

Je conçois l’école comme le lieu d’apprentissage du savoir et des vertus du travail, tout comme celui de l’initiation à notre merveilleux patrimoine culturel belge et européen. Mon projet est l’autonomie progressive de la personnalité de chaque enfant, projet qui restera inaccessible sans une véritable autonomie des écoles et des pédagogues.

Je me voudrais promoteur : 1° de l’égale dignité humaine de chacun, spécialement aux heures où elle est la plus faible, la plus fragile et souvent donc la plus dérangeante, 2° de la solidité du creuset familial comme première cellule sociale, 3° de l’autorité des parents comme de leur entière responsabilité d’éducateurs.

Je veux défendre notre civilisation de liberté et de responsabilité construite sur les valeurs universelles qui doivent être la référence centrale de toute loi ou réglementation, et veut éviter au monde sa perte dans un relativisme hédoniste, matérialiste, sans espérance et donc sans avenir.

Oui, bon, je m’emporte et je deviens un peu long, excusez-moi.

Ce qu’il faut comprendre c’est qu’il y a un certain nombre de valeurs fondamentales qui restent inamovibles à travers l’Histoire.

Si ceux qui les défendent sans broncher, fidèles à une sagesse séculaire, se retrouvent au ban de la société, sont traités d’extrémistes et dénoncés à la vindicte aveugle des masses, c’est que la dérive de la société tout entière est extrême. Les valeurs universelles, elles, ne peuvent être qu’au centre de toute organisation humaine, puisqu’elles en sont l’obligatoire charpente.

C’est cette charpente que j’ai toujours voulu consolider en agissant, vis à vis des pouvoirs politiques et autres, et en montant avec mes amis comme une sorte de « cercle vertueux », de « syndicat du bien », de lobby de la vraie liberté. C’est ce flambeau que j’essaye aujourd’hui de transmettre à une génération montante qui aspire aux mêmes valeurs.

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