Bruxelles, le 19 septembre 2009
Le 15 septembre 2003 paraissait dans feu « le Courrier de la Bourse », une tribune libre qu’il nous semble instructif de reproduire aujourd’hui :
Derrière le voile.
Les jeunes filles qui manifestent aujourd’hui pour pouvoir porter le voile dans l’enceinte de l’école n’ont qu’un seul argument à la bouche, c’est celui de la liberté de culte : «La Belgique, n’est-elle pas un pays de liberté ? N’avons nous pas le droit de pratiquer notre religion ?»
Il me semble que le problème n’est pas là et qu’en dehors de quelques grands malades de la laïcité militante, nul ne songe un instant en Belgique, à agir contre la liberté de la pratique religieuse de qui que ce soit.
Je rappelle d’ailleurs que le vêtement qui couvre les cheveux et qui marque une discrétion, une modestie volontaire, était de mise pour les dames, dans nos églises et même dans la rue, il y a moins de cinquante ans. A l’époque, à la ville comme à la campagne, quelqu’un de convenable n’allait pas à la messe «en cheveux». Aujourd’hui encore la mantille dominicale est portée dans les pays du sud et personne ne s’en formalise, que je sache.
La difficulté c’est que ce voile-ci est porté comme un drapeau, comme une marque de différence permanente et ostentatoire qui est bien plus qu’un insigne religieux. Cette marque est ressentie, à juste titre, comme une volonté de distance sociologique, culturelle et identitaire par les autres citoyens. Et c’est bien là que gît le lièvre. Plus le débat s’intensifie sur ce sujet, plus nous devons constater que le religieux ne semble qu’un prétexte qui permet à des groupements islamiques de s’armer d’une de nos libertés constitutionnelles pour imposer leurs principes sociologiques et culturels. Et comme dans les pays où règnent ces principes et la religion musulmane, ni la liberté de culte, ni bien d’autres, ne sont tolérées, nous sommes en droit de nous en méfier comme de la peste.
Tout ceci ne serait encore qu’une question politique, si les choses se passaient entre citoyens adultes. Mais l’élément le plus grave me semble être le fait que l’ensemble de la question passe par des jeunes filles mineures, pour ne pas dire par des enfants.
Comment croire à la volonté libre de ces petites filles qui, du jour au lendemain, acceptent un vêtement aussi encombrant et contraignant tant du point de vue simplement matériel que culturel et social ? Comment ne pas voir derrière le tout jeune fanatisme de certaines de ces adolescentes, la main de fer d’un Islam aux ambitions et aux pratiques inacceptables pour des pays de liberté ?
Tous les régimes totalitaires manipulent et embrigadent les adolescents qui sont les proies les plus faciles. L’Islam conquérant auquel nous avons affaire ici, n’échappe pas à la règle et profite de notre pusillanimité pour tenter de forcer la main à nos écoles.
Et certains tombent dans le panneau.(…)
Il me semble évident que la liberté en ceci, comme en tout ce qui concerne le projet de l’école, doit être laissée aux établissements scolaires. Mais il me semble tout aussi évident qu’au sein de l’école ne peuvent être admises des tenues qui, sous des prétextes religieux que beaucoup mettent en doute, marquent des différences radicales de choix culturels et sociaux et l’appartenance ostentatoire à une communauté qui ne partage pas les principes de liberté qui ont construit notre mode de vie et forgé notre société occidentale.
Mais au-delà du port du voile à l’école, qui entre en contradiction avec nos principes éducatifs, se pose, et se posera inéluctablement avec de plus en plus d’acuité, cette question que beaucoup ne veulent pas entendre aujourd’hui et qui est : comment lutter avec des armes démocratiques contre ces mouvements qui utilisent nos propres libertés constitutionnelles pour pouvoir imposer chez nous, à une partie de notre population issue de l’immigration, des modes de vies qui vont à l’encontre de notre culture et de nos valeurs les plus fondamentales ?
La réponse n’est vraiment pas facile mais elle va devenir essentielle si nous voulons que l’Europe garde ses valeurs et son avenir.
Il y a 6 ans que ces lignes ont été publiées, 6 ans que ce problème avait déjà pris assez d’ampleur pour que le politique soit gravement alerté… et depuis, nous ne pouvons que constater le pourrissement de la situation, accepté par bêtise, par démagogie, et par faiblesse.
La question d’aujourd’hui est : devons-nous accepter encore quelques années de laisser-faire et de non-décision, jusqu’à ce que, devenu majoritaire dans plusieurs de nos villes et communes, ce soit l’Islamisme qui nous dicte à nous, ses valeurs et ses modes de vie ?
N’est-il pas plus qu’urgent que nos dirigeants fixent clairement les limites au-delà desquelles la liberté de l’Islam entre en conflit avec nos valeurs, nos droits et nos libertés fondamentales, et garantissent que celles-ci resteront intangibles en prenant, de toute urgence, les mesures indispensables pour ce faire ?
N’est-il pas plus que temps de mettre en place tous les moyens légaux dont nous disposons encore, pour protéger tous les enfants belges (ou vivant en Belgique) quelle que soit leur religion, contre les manipulations, les endoctrinements et parfois les mutilations insupportables dont ils sont l’objet ?
Il ne saurait exister de liberté sans limite, et l’Islam, chez nous, doit accepter que ses préceptes n’ont pas à contrecarrer les libertés que l’occident chrétien a mis des siècles à conquérir et à consolider. Une grand-messe de plus sur la « multi culturalité » n’est qu’une reculade honteuse, et si nous ne voulons pas voir bientôt nos petites filles rentrer de l’école en demandant de pouvoir porter le voile comme leurs petites camarades, il n’y a plus aucune minute à perdre.
La question n’est plus de savoir s’il faut fixer des limites, la question est de le
faire au plus vite et au mieux, afin de garantir à nos enfants une société de liberté comme celle qu’avaient bâtie nos parents et que nous galvaudons de plus en plus.